Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Facebook et décès : mort digitale ou éternité virtuelle

Données personnelles et héritage numérique : comment gérer la mort sur Internet

Un profil Facebook, un compte sur Le Bon Coin, des abonnements de services en ligne, des comptes clients par dizaines : nos données personnelles sont de plus en plus présentes en ligne. Pire, une partie de notre héritage, documents importants, photos ou films de famille,  est aujourd’hui immatérielle. Ces biens peuvent être oubliés à la mort d’un proche, sans possibilité d’y accéder. Alors que faire sur Facebook au décès, et ailleurs ?

C’est évidemment loin d’être une priorité dans les premiers jours qui suivent la mort d’un proche. Et pourtant, oublier ces aspects des démarches peut avoir des conséquences fâcheuses. Aujourd’hui, l’accès aux comptes personnels sur Internet est le passage obligé pour réaliser les démarches.

Que dit la loi ?

Le règlement européen de protection des données personnelles (RGPD) ne couvre pas les données des personnes décédées et renvoie vers la législation nationale. La loi française, plus prévoyante, a intégré la notion de mort numérique dès 2016 (LOI n° 2016-1321) . Elle garantit la protection de l’identité et des données personnelles notamment en ligne. Elle prévoit aussi la notion de personne de confiance, habilitée à agir après la mort.

 

De Facebook à la Française des jeux

Car, oui, nous avons tous une identité numérique aujourd’hui. Les organismes publics font le nécessaire pour clôturer les espaces personnels et archiver les données quand ils reçoivent l’avis de décès (voir notre guide des démarches). La plupart des organismes privés ne feront rien sans action volontaire des héritiers. D’autant moins s’ils relèvent d’une législation étrangère comme Facebook par exemple.

Un profil Facebook au décès reste ouvert et accessible. Les annonces sur Le bon Coin ou Vinted sont toujours publiées. Un abonnement à Ouest-France en ligne continue d’être ouvert. Le profil de joueur sur smartphone enverra des messages aux autres joueurs. L’espace Itunes, Icloud ou autre restera ouvert. La liste est longue des espaces parfois payants, remplis de données personnelles qui dorment, inactives, après la mort du titulaire. 

D’autres services deviennent numériques comme la prise de rendez-vous médicaux (Doctolib), la réservation de logements (airBnB), les plateformes de mise en relation (BlaBlaCar)… 

3 bonnes raisons de fermer les comptes personnels d’un défunt sur Internet

Raison n°1 : Arrêter de payer

Certains de ces espaces ou services sont payants sur abonnement (Apple, service de diffusion comme Netflix, Canal +, Amazon Prime, abonnement de journaux en ligne, logiciels, etc.) : sans action de votre part (auprès de la banque ou du fournisseur), les prélèvements peuvent continuer. Évidemment, la plupart de ces comptes peuvent rester ouverts en modifiant le mode de contact, l’utilisateur et les données bancaires. 

Raison n°2 : Récupérer des avoirs et sommes dues

Chez certains commerçants, les comptes en ligne sont aussi des “porte-monnaies” virtuels sur lesquels dorment des avantages, des liquidités ou des services non utilisés (vente en ligne par exemple). 

On y reviendra, mais ce sont aussi des souvenirs précieux qui parfois disparaissent pour la famille dans ces “armoires” virtuelles.

Raison n°3 : Empêcher les vols de données et l’usurpation d’identité

Les comptes inactifs des réseaux sociaux sont invisibles, sauf pour ceux qui savent les chercher. Certains pirates se sont fait une spécialité de récupérer les données personnelles pour usurper l’identité de défunts et les utiliser à mauvais escient. Écoutez ce conseil : n’abandonnez pas et ne laissez pas ouverts des comptes inactifs, sur Facebook ou Doctolib.

L’héritage numérique : la transmission des souvenirs

C’est l’histoire de Sylvie. Elle a perdu subitement son mari, Jérôme. Pendant des semaines après sa mort, sur l’ordinateur et le smartphone de Jérôme, elle a tenté de retrouver les mots de passe qu’il n’avait pas eu le temps de lui laisser. Facebook, ex-Copains d’avant (devenu Trombi), Le bon Coin, LinkedIn : son mari y est toujours présent et c’est une douleur à chaque avis d’anniversaire. Pire : Sylvie a perdu 20 ans de photos des enfants et petits-enfants, stockées avec un soin amoureux dans l’espace iPad. Essais infructueux, comptes bloqués, découragement : Sylvie a vécu un parcours du combattant en plein deuil douloureux. L’histoire de Sylvie n’est malheureusement pas rare.

Tous nos albums de famille, photos de voyage, documents précieux et mots de passe sont aujourd’hui stockés sur ces espaces virtuels (Google Drive, ICloud) et non plus sur les disques durs. Ces espaces sont souvent strictement personnels par défaut, sans action du propriétaire. Aussi, lorsque la personne disparaît, tous ces trésors, souvenirs d’une vie, ne sont plus accessibles si rien n’est entrepris.  

La récupération des données et des fichiers est souvent longue et fastidieuse.

Besoin d’aide ? Contactez Ad omega pour vous accompagner.

Priorité : récupérer les mots de passe et l’accès à l‘adresse mail 

Avec l’adresse mail et quelques outils, le téléphone et l’ordinateur pourront être déverrouillés et permettre un premier inventaire. Vient alors la seconde étape : évaluer la valeur réelle ou sentimentale. 

  • des profils sur les médias sociaux (à clôturer un à un)
  • des comptes de messagerie
  • des espaces de stockage (photos, vidéos, documents officiels  comme les fiches de paie)
  • les comptes client en ligne avec points de fidélité ou cagnotte en ligne (pour les jeux par exemple)

 

Certains seront purement et simplement fermés, d’autres modifiés pour utilisation.

Attention, pour certains services, très sécurisés (double identification ou biométrique), l’accès nécessite parfois des démarches très longues avec des justificatifs nombreux à fournir (et c’est normal, n’est-ce pas ?).  

Besoin d’aide ? Cliquez pour prendre rendez-vous avec Ad omega

Le plus simple : anticiper en désignant une personne de confiance

Votre épouse, votre fils ou un ami proche : nous vous conseillons fortement de désigner explicitement la ou les personnes chargées de votre héritage numérique. Ces personnes feront le nécessaire après votre disparition pour faire disparaître des données, transmettre, ou récupérer vos espaces de stockage. Vous pouvez décrire quels accès vous autorisez et pour quoi faire dans un testament numérique (idéalement déposé chez le notaire), qui indique les comptes concernés et la manière d’y accéder.

Un exemple : nous utilisons aujourd’hui des gestionnaires de mots de passe (associés aux comptes Apple ou Google par exemple), qui retiennent pour nous les dizaines de mots de passe nécessaires à notre activité sur Internet. Ces gestionnaires fonctionnent avec des mots de passe “maître” ultra sécurisés. 

Google, Apple, Facebook ou Microsoft notamment ont imaginé des services de gestion de compte inactif. Dans les paramètres personnels, vous pouvez désigner un ou des “personnes de confiance” qui pourront, après vous, récupérer ou agir sur vos données.

Voici le fonctionnement pour Google par exemple : vous décidez vous-même d’une période d’inactivité (de 3 à 18 mois par exemple). Un mois avant la fin de cette période, vous recevez une demande de signe de vie. Sans réponse, la personne que vous aurez désignée recevra directement à l’issue de cette période, des consignes pour récupérer les données que vous aurez choisies. Vous pouvez choisir de garder secrètes certaines données en cas d’inactivité et partager d’autres (photos, notes). 

 

Facebook et décès : transformer un profil en compte de commémoration

Près de 8000 personnes ayant un profil sur le plus grand des réseaux sociaux, Facebook, meurent chaque jour. Sans action spécifique, leurs contenus continuent d’être affichés comme si la personne était toujours vivante. À la demande de la personne désignée ou avec des justificatifs par des proches, un profil peut être transformé en compte posthume. Le profil reste alors accessible, précédé des mots “en souvenir de .. “. 

Certains deviennent même des mémoriaux très actifs, où les amis et proches peuvent se retrouver et partager des souvenirs. 

Pour résumer

Une grande partie de nos vies aujourd’hui est sur nos ordinateurs ou sur nos téléphones. Dans le même temps, la protection des données personnelles et la sécurité ont fait de gros progrès. Sans démarches actives, cette partie de nos existences est figée pour l’éternité, inaccessible aux proches et disponible pour les professionnels de la fraude. Les outils et les dispositions légales existent pour respecter la volonté du défunt, se prémunir des fraudes et transmettre l’héritage numérique.

Laisser un commentaire