Nous évoquions tous les bienfaits d’alléger son logement dans la dernière partie de sa vie, le döstädning suédois. Vous êtes convaincus ? Voici quelques astuces pour passer à l’action en toute sérénité et vider sa maison en partageant.
Vider sa maison : quand s’y mettre ?
Commencez le plus tôt possible, surtout si vous n’avez pas beaucoup déménagé dans votre vie ou que vous êtes un grand collectionneur.
Faisons l’expérience : levez la tête et regardez autour de vous. Que voyez-vous ? Des objets dont vous ne vous servez plus, un amoncellement qui vous empêche de voir ce qui vous plait vraiment, des rangements remplis de choses qui y dorment depuis des années, des héritages successifs qui vous pèsent. Maintenant imaginez faire un grand tri, récupérer de l’espace et éviter à vos proches le douloureux vide-maison après votre mort ? Car si ce n’est vous, quelqu’un devra s’en charger, dans la douleur et le chagrin.
Ouvrir un nouveau chapitre à la retraite
Ce grand ménage peut débuter dès l’heure de la retraite ou presque. À 65 ans, vous êtes en pleine forme (mais si !), vous pouvez prolonger cette plénitude et marquer ce changement de statut pour longtemps.
Libérez-vous des objets inutiles pour vivre plus sereinement. Les enfants sont adultes, ils peuvent comprendre et même encourager le processus.
Faites-en un élan joyeux, qui vous fera du bien tout de suite et qui sera un immense cadeau pour vos héritiers, le moment venu. Ranger son environnement, c’est bon pour le moral. Vivre dans un logement désencombré, mettre ses affaires en ordre contribue à votre liberté d’esprit. Dans un chez-soi ordonné, on perd moins de choses quand la mémoire fait défaut. On passe moins de temps à faire le ménage aussi.
«Pour vivre heureux, vivons rangés»
Margereta Margnusson
Faites-le dans la joie et le partage
Vous irez jusqu’au bout si cela reste un plaisir. Sans pression, à votre rythme, profitez-en pour fouiller dans vos trésors, pour vous remémorer des épisodes de votre vie, pour écrire vos mémoires.
Déléguez ce qui vous coûte le plus. Si l’établi de votre mari défunt ou le dressing de votre chère épouse décédée a toujours été un mystère pour vous et soulèvent trop de douleurs, confiez la tâche à quelqu’un pour qui ce sera plus facile. Mieux : organisez un «vide atelier» ou un vide dressing réservé à vos proches, enfants, familles, voisins et amis.
Par quoi commencer ? La méthode pour réussir son «vide maison»
Étape 1 : classer et trier par catégorie
Classez tout ce qui vous entoure par catégorie : linge de maison, vaisselles, vêtements, meubles, bibelots, outils, ustensiles de cuisine… Attaquez-vous à une catégorie, puis une autre… Commencez par ce qui vous touche le moins, du côté des sentiments et des émotions.
Direction le garage, la cave ou les placards de l’entrée : c’est généralement là que l’on range «au cas où» des objets encombrants ou cassés, que l’on finit par oublier. La variante «chambre d’amis» reconvertie en débarras marche aussi.
Pour vous y mettre, pensez que si vous ne le faites pas, vos proches aux emplois du temps surchargés devront le faire vite et mal après vous, au pire moment.
Étape 2 : en parler autour de soi
Prévenez vos proches et vos amis de votre projet. Soyez rassurants : certains peuvent ne pas comprendre et douter de vos intentions. Organisez des journées à thème et invitez-les. Laissez-les choisir parmi les plus belles choses, pour éviter qu’ils ne se sentent obligés de vous débarrasser.
Une astuce : créez un canal familial de type WhatsApp ou par mail «Mamie donne» et proposez des photos de vos trésors ! Vous aurez plus de chance d’avoir des retours rapides de vos petits-enfants ultras connectés !
Étape 3 : trouver les bons interlocuteurs
Vider ces lieux annexes, c’est gratifiant et très visible : beaucoup de choses iront directement à la déchetterie ou chez un professionnel du débarras. Vous conserverez uniquement ce qui a beaucoup de valeurs. Parmi les piles de linge de lit, ne conservez que les draps que vous utilisez et la parure brodée par votre arrière-grand-mère. Prenez la précaution d’y ajouter un petit mot d’histoire et ce que vous voulez en faire. Vos héritiers vous remercieront !
Étape 5 : Transmettre des objets et la mémoire
Gardez ce qui est plus difficile pour la fin et que vous ne pouvez faire que seul : les photos, les souvenirs… Certains objets anodins pour les autres représentent pour vous une étape importante de votre vie, que vous êtes seul. e à connaître. À vous de choisir si vous souhaitez le partager ou pas. Jeter ou trier des objets liés à certaines périodes de nos vies, c’est aussi accepter que ces temps soient révolus. C’est aussi un travail sur soi, d’acceptation, de libération pour avancer. Du matériel professionnel peut être transmis à de jeunes «collègues» ou à un musée, pour marquer le passage du temps.
Soyez acteur de votre postérité
Car, oui, c’est aussi le moment de choisir l’image que les autres conserveront en mémoire de vous… ou ce que vous ne voulez pas qu’ils découvrent. Vous avez entre les mains le pouvoir de faire disparaître vos petites manies inavouables, des secrets intimes ou des pans de vie. Vous en débarrasser de votre vivant, c’est l’assurance que d’autres ne les découvrent pas après votre mort.
Évidemment, si certaines choses vous tiennent particulièrement à cœur (des courriers intimes ou amicaux), vous êtes incapables de les jeter. Vous savez aussi que personne ne s’y intéressera après vous. Alors, prévoyez un carton «à jeter» où vous glisserez ce que vous ne voulez pas que vos héritiers conservent.
Vider votre maison par thème
Faites le tri par thématique
Sortez tous les objets d’une catégorie (tous les livres ou tous les vêtements par exemple) et faites deux piles : une pile «je garde», une pile «à proposer aux proches ou à jeter».
Cette pile sera proposée tour à tour (et rapidement) aux proches, puis aux associations puis à la déchetterie.
C’est parti ! Consacrez une journée, une semaine ou un mois à tous les livres de la maison. Sortez les livres de cuisine, les romans, les cartons de magazines jeunesse de vos enfants, vos vieux manuels scolaires. Invitez du monde pour partager vos trésors, donnez aux associations, dans les boîtes à livres de quartier, à vos petits enfants.
Recommencez ensuite avec les ustensiles de cuisine, puis les vêtements et le linge de maison. Et ainsi de suite.
Quand vous aurez fini avec deux ou trois catégories d’objets, le reste vous semblera plus facile.
Récompensez-vous !
Faites-vous plaisir pour fêter ce grand ménage : achetez une belle chose (une seule !) avec le prix de la vente, organisez une fête chez vous ou le voyage dont vous avez toujours rêvé.
Faites-vous aider si c’est trop pénible. Une petite fille fan de brocante, une cousine couturière, un gendre bricoleur : ils se feront un plaisir de vous épauler dans leur domaine.
Ad Omega vous aide aussi à trouver les bons interlocuteurs (experts, brocanteurs spécialisés, antiquaires, associations, musées) pour transmettre vos objets.
POUR ALLER PLUS LOIN
À écouter
- Sur Radio-France : En Suède, le nettoyage de la mort.
À consulter :
- Le site officiel de Margareta Magnusson
- Son livre traduit en français : La vie en ordre – éditions Flammarion – 2018
Pour vous accompagner
Dans son offre 100 % prévoyance, Alain Foret vous accompagne pour préparer l’après, à votre écoute. En lien avec votre légataire, votre notaire ou vos proches, il vous aide à faire respecter vos souhaits, à mettre de l’ordre dans vos papiers, à trouver les bons interlocuteurs, avec un service personnalisé.
