Que l’on soit à l’aise avec les formules ou pas, les messages de condoléances sont toujours compliqués à écrire. Voici 5 clés pour trouver les (bons) mots.
Clé n°1 : savoir ce que veut dire condoléances
Le dictionnaire Larousse nous rappelle que présenter ses condoléances, c’est faire savoir que l’on partage la peine, que l’on souffre avec les plus proches. Littéralement, le vieux verbe «condouloir» c’est «souffrir avec», partager la douleur. Le message de condoléances s’adresse bien à ceux qui restent. La personne qui présente ses condoléances fait savoir qu’elle prend en charge une partie de l’immense peine des proches à la perte de l’être cher. C’est beaucoup et peu à la fois.
Les proches traversent ainsi les premiers jours de sidération avec le soulagement de ne pas être seuls.
Évitez l’éloge funèbre du défunt ou le récit de sa vie. Concentrez-vous plutôt sur le témoignage aux proches de votre présence et de vos pensées à l’un des pires moments de leurs existences. Le piège serait de vouloir consoler, ce qui est illusoire. Le deuil se vit en plusieurs étapes, et les premiers temps, faits de choc, de sidération et de colère parfois, ne laissent pas beaucoup de place à la consolation.
Clé n°2 : s’adapter à la personne
Pour écrire un message de condoléances le plus adapté possible, resituer le contexte pour personnaliser votre message.
Pensez aussi à signer clairement : X, ex-professeur de musique de Y, Famille Z (branche paternelle), J., camarade d’université, etc. Qui êtes-vous par rapport au défunt ? Un ex-collègue ? Écrivez-vous en tant qu’ami de longue date ou de camarade d’association ? Un ami des enfants ? Un cousin très éloigné ? La famille va recevoir des dizaines de mots comme le vôtre. Si ce n’est pas évident, rappelez qui vous êtes.
Ensuite, adaptez votre propos à ce degré de proximité. Utilisez «vous» ou «tu», rappelez les prénoms et les noms de famille s’il peut y avoir un doute. Ne rentrez pas dans les détails d’un souvenir si cela peut occasionner de la gêne pour le proche endeuillé;
Clé n°3 : s’adapter au moment et au support
Quand présenter ses condoléances ? Peu importe, avant la cérémonie, pendant ou après les obsèques. Le plus tôt est le mieux. Vous pouvez l’associer aux fleurs déposées pour les funérailles, à un don pour une œuvre caritative à la demande de la famille, le déposer dans le registre de condoléances à la chambre funéraire. Dans ces trois cas, préparez votre mot pour plus de sérénité. Gardez en tête que l’intention est plus importante que les quelques fautes ou la qualité de la graphie, prévisible avec tant d’émotions.
Si rien de tout cela n’est possible, sachez que vous avez quelques semaines pour rattraper votre retard si vous apprenez la nouvelle tardivement.
Clé n°4 : les nouveaux canaux, SMS de condoléances
Depuis quelques années, de nouveaux canaux de communication sont possibles, par courrier électronique, sur les plateformes numériques spécialistes qui transmettent ensuite aux familles. Et puis le SMS. Bien sûr que c’est possible, si vous êtes proche et pour partager très rapidement votre soutien. Cela permet aussi de braver la peur de se manifester dans ce moment douloureux pour un proche. Le message doit alors être extrêmement court. Prenez soin du choix des mots. Même sur téléphone, certains mots peuvent faire mal. Rédigez votre message comme si vous l’aviez déposé dans le registre officiel. En 3 phrases maximum, vous dites que :
- vous avez appris la nouvelle
- vous souhaitez vous associer à la peine
- vous apportez votre soutien au besoin
Exemple de message de condoléances :
Je viens d’apprendre la triste nouvelle. Aucun mot ne remplace une absence. Sachez que je pense fort à vous en ces jours difficiles. Je suis là si vous avez besoin d’aide. Je t’embrasse.
Clé n°5 : rester vous-même
Les condoléances sont peut-être l’écrit le plus intime (avec la lettre d’amour) qui soit. Partager à l’écrit de fortes émotions n’est pas évident. Soyez sincère, parlez avec votre cœur et placez-vous sur ce champ des émotions pour éviter les messages glaçants à base de formules toutes faites.
Il vaut mieux un
«Je suis là, je pense à toi, compte sur moi» plutôt qu’un «toutes mes condoléances». La personne endeuillée a besoin de se sentir comprise dans ses émotions, soyez empathiques.
Anne-Dauphine Julliand, auteure et mère endeuillée, explique qu’il faut oser entrer dans «le périmètre de la douleur».
Au-delà des mots, partager la vie
Et c’est là aussi que l’on peut aller au-delà des mots. En plus de l’écrire, donnez des preuves de votre soutien. Avec un simple message de condoléances, l’idée est aussi d’informer que l’on comprend la douleur, que l’on entre dans le cercle et qu’on est là en cas de besoin.
Ce besoin, le survivant, parfois, ne l’exprime pas lui-même. Écouter, discuter, consoler, c’est énorme pour celui qui se retrouve seul après la perte d’un conjoint par exemple. Apporter une aide matérielle est un cadeau inestimable. Préparer et apporter des repas, proposer un coup de main logistique, promener le chien, tondre la pelouse, déposer des courriers. Bref, libérer la personne d’une charge qu’elle ne peut pas assumer momentanément pour vivre son deuil.
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Bibliographie
- Consolation, Anne-Dauphine Julliand, Éditions Les Arènes, 2020
- Quelques idées de citations pour vos messages de condoléances par Ouest France